MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA 105e JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT
ET DU RÉFUGIÉ 2019 (Extraits)
Il ne s’agit pas seulement de migrants
Chers frères
La foi nous assure que le Royaume de Dieu est déjà présent sur la terre de façon mystérieuse; cependant, de nos jours encore, nous devons constater avec douleur qu’il rencontre des obstacles et se heurte à des forces contraires….
…Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! » (Mt 14, 27). Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit aussi de nos peurs. Les méchancetés et les laideurs de notre temps accroissent « notre crainte des “ autres ”, les inconnus, les marginalisés, les étrangers […]. Cela se constate particulièrement aujourd’hui, face à l’arrivée de migrants et de réfugiés qui frappent à notre porte à la recherche de protection, de sécurité et d’un avenir meilleur. La crainte est légitime, notamment parce qu’il manque une préparation à cette rencontre » (Homélie, Sacrofano, 15 février 2019). Le problème n’est pas tant d’avoir des doutes et des craintes. Le problème, c’est quand ceux-ci conditionnent notre façon de penser et d’agir au point de nous rendre intolérants, fermés, et peut-être même – sans nous en rendre compte – racistes. Ainsi la peur nous prive du désir et de la capacité de rencontrer l’autre, la personne qui est différente de moi ; elle me prive d’une occasion de rencontre avec le Seigneur (cf. Homélie de la Messe pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié, 14 janvier 2018). Chers frères et soeurs, la réponse au défi posé par les migrations contemporaines peut se résumer en quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. Mais ces verbes ne valent pas seulement pour les migrants et pour les réfugiés. Ils expriment la mission de l’Église envers tous les habitants des périphéries existentielles, qui doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Si nous mettons ces verbes en pratique, nous contribuons à construire la cité de Dieu et de l’homme, nous encourageons le développement humain intégral de toutes les personnes et nous aidons aussi la communauté mondiale à s’approcher des objectifs du développement durable qu’elle s’est donnés et qu’il sera difficile d’atteindre autrement.
La question du logement pour les familles migrantes sans toit, à travers un fond de solidarité :
Merci aux paroisses, aux paroissiens, aux associations et collectifs qui continue d’œuvrer pour cette question, mais nous constatons aujourd’hui que cela reste insuffisant face à l’ampleur du défi. Il est important que nous continuions à assumer notre part de responsabilité, que nous continuions à faire vivre une « culture de la rencontre » qui s’oppose à l’indifférence et refuse l’impuissance.
Mgr Colomb a proposé aux ministres ordonnés dès Septembre 2019 la création d’un Fond de Solidarité pour les Familles Migrantes Sans Toit. Nous souhaitons étendre cette proposition à l’ensemble des catholiques du diocèse qui le souhaitent. Il s’agira pour chacun d’entre nous d’y participer par un don mensuel, régulier, d’une somme modeste, de cinq ou dix euros. La somme récoltée servira à payer le logement d’une famille migrante sans toit. L’engagement sur le moyen terme, est nécessaire, pour assurer une sécurité pérenne ; mais tout engagement est bien sûr le bienvenu !